Muriel Lacan n'est pas du genre mouton. Écologiste de la première heure, elle dessine depuis toujours. Et a des convictions.Elle nous livre ici une trilogie désopilante, pastorale et alternative.De quoi rire et croire que les petits dessins font avancer les grandes idées.Née quelques années avant le premier choc pétrolier, j'ai grandi en contexte de « crise ». À cinq ans, ma grand-mère m'a expliqué ce qu'un enfant de cet âge comprend sans difficulté : si on brûle tout le pétrole, un jour il n'y en aura plus. Les adultes, eux, semblent avoir du mal à piger que quand on vide la baignoire plus vite qu'on ne la remplit, à un moment, elle est vide. Rapidement, j'ai compris qu'on pouvait étendre ce postulat à bien d'autres ressources. J'ai donc sans surprise, mais avec une infinie tristesse, réalisé que si on tuait les animaux, qu'on coupait les arbres et qu'on extrayait les minerais à ce rythme, un jour il n'y en aurait plus.Ceux qui tiennent plus à la société de consommation qu'à notre planète traitent les écologistes de « pessimistes ». Il est vrai que leurs rapports sont alarmants. Pourtant, leurs prévisions s'avèrent toujours a posteriori bien en deçà de la réalité advenue. Et surtout, ils continuent à faire des «_préconisations_» en s'imaginant qu'elles pourraient infléchir la folle course du monde capitalo-industriel.Mon optimisme à moi se situe hors de toute préconisation. Ce monde est tellement délirant qu'il ne peut pas être vraiment sérieux. Tout ça n'est qu'une farce qui ne va pas durer, c'est certain ! La corde est trop tendue, elle va céder... Et après ?...Tout ce que je sais de l'après, c'est qu'il nous surprendra.
